L’abbaye de l'Escaladieu a été fondée en 1142 quand les moines
cisterciens vivant à Capadur dans la vallée de Gripp, sur les pentes
du Tourmalet ont quitté ce premier site montagneux trop difficile
pour la vie quotidienne. L’Escaladieu a été fondée au confluent du
Luz et de l’Arros à Bonnemazon
à proximité du château de Mauvezin
et du moulin de Ribère.
Très florissante du XII° au XIV°s, l’abbaye fut le lieu de sépulture
des comtes de Bigorre.
Elle était une halte sur les chemins de
Compostelle.
Au XII°s, elle fut à la tête du rayonnement
méridional cistercien et engendra deux abbayes dans le Gers : Flaran
et Bouillas (cette dernière a disparue),
et huit en Espagne dont Fitero, Sacraménia et Véruéla.
Les bâtiments
L’abbaye est de style roman épuré. Elle obéit aux volontés puristes
du projet spirituel de l’ordre cistercien et reproduit le plan dit «
bernardin ». Sa conception reflète la composition d’une communauté
hiérarchisée. Entre les moines issus de la noblesse et les frères
convers issus de la paysannerie, la séparation apparaît nettement.
Ces frères qui travaillaient les champs durant la journée n’étaient
pas rétribués.
la salle du chapitre
Le cloître était réservé aux moines. Ses galeries ouvertes
desservaient des salles disposées en carré :
sacristie, salle capitulaire, scriptorium, chauffoir, réfectoire et
cuisine. Il entourait un espace libre, le préau, lieu de
recueillement et de méditation.
Ce cloître fut démonté et
vraisemblablement vendu en 1830.
Dans le scriptorium situé dans l’aile sud, les moines effectuaient
leur travail ce copiste et ornaient leurs manuscrits d’enluminures.
Ils se réchauffaient dans le chauffoir placé en face.
scriptorium de l'abbaye
L’aile Est des bâtiments est encore intacte. Elle abrite la salle
capitulaire ou salle du chapitre. Elle date de la fin du XII°s.
C’est là que se regroupaient les moines pour lire les chapitres de
la règle de Saint-Benoît. Avec ses voûtes en croisées d’ogives, elle
représente une ordonnance unique en France. La nef de l’abbatiale
comportait six travées,
la première fut démolie pendant les guerres
de religion.
L’abbaye a été vendue comme bien national en 1793. Jusqu’en 1986,
elle appartenait à la même famille. A cette date, elle est rachetée
par une association. En 1997,
elle devient propriété du Conseil
général des Hautes-Pyrénées qui depuis a engagé un vaste programme
de restauration (clocher, abbatiale).
Durant l’été des animations se déroulent dans l’enceinte de l’abbaye
(expositions d’artistes, cinéma, théâtre, musique). Tous les deux
ans, une grande exposition est organisée par le Conseil général : en
2003/2004 : « les républicains espagnols dans les Hautes-Pyrénées »
en décembre 2005 : « les haut-pyrénéens : une aventure humaine ».
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